ETDRS en pratique

Voilà la dernière version du cours pour les orthoptistes des Quinze-Vingts devant réaliser les mesures d’acuité visuelle ETDRS :

Ces fichiers sont à votre disposition pour une utilisation personnelle (consultation) :
aucun élément ne peut être diffusé sans mon autorisation.
N’hésitez pas à me contacter pour toutes questions.

Le DMP… selon Google et Microsoft !

Alors qu’en France, la mise en place du « Dossier Médical Personnel » est encore retardée (pas avant 2010 selon de dernier comité de pilotage, voire controversé dans sa version actuelle (d’après La Tribune, qui rapportait que « l’audit en cours mené conjointement par l’IGAS, l’IGF et le CGTI sur le GIP-DMP pourrait recommander […] d’arrêter le projet dans sa forme actuelle » : les auditeurs critiquent essentiellement sa gestion, ses dépenses de communication et « le lancement d’appels à projets sans pilotage centralisé »), les géants de l’internet travaillent sur des projets similaires.
Tandis que Fulmedico pense que « le DMP sera peut-être un outil performant et incontournable, mais pas avant dix ou vingt ans », Google et Microsoft ont récemment démontrés leur avance…

Ainsi, après l’avoir annoncé dès juin, les premières images d’un dossier médical délocalisé et informatisé selon Google ont été dévoilées dans le courant de l’été :
Capture d'écran de Google Health
(Plus d’images sur Blogoscoped)

Prenant son concurrent de cours, Microsoft vient d’ouvrir au public (en version béta pour le moment) son portail Health Vault, qui permet, outre l’accès à un moteur de recherche d’informations médicales, d’importer son dossier médical, feuilles de soin, prescriptions du médecin et toute autre information liée à la santé, directement en ligne.

Ces deux projets ne manquent bien sûr pas de poser de nombreuses questions en matière de protection de la vie privée des utilisateurs et de l’usage qu’il pourrait être fait de telles données…

Bibliographie : NLM Style Guide

La « National Library of Medicine’s (NLM) » vient de publier l’édition 2007 de son guide de bibliographie. Les nombreux chapitres expliquent et illustrent comment citer non seulement les publications imprimées (articles et livres), mais aussi des éléments non publiés, des médias audio ou vidéo, et du contenu trouvé sur internet.
Voilà par exemple comment citer un blog :
Citer un blog...

Source : Open Medicine Blog

AFSSAPS et injection intra-vitréenne de Kenacort

Après la FDA aux USA en février dernier, c’était au tour de l’AFSSAPS dans le courant de l’été de nous diffuser un courrier d’alerte concernant les risques de l’utilisation du Kenacort en intra-vitréen, et rappelant que cette utilisation, n’ayant fait l’objet d’aucune étude, est « hors AMM » :

Le laboratoire Bristol-Myers Squibb (BMS), en accord avec l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (Afssaps) souhaite vous communiquer d’importantes données de pharmacovigilance concernant les spécialités KENACORT RETARD 40 mg/1ml et 80mg/2ml (suspensions injectables d’acétonide de triamcinolone):
Des cas graves d’endophtalmie, d’inflammation oculaire, d’augmentation de la pression intraoculaire et de troubles visuels incluant des cas de cécité, ont été rapportés à la suite d’administrations intravitréennes de KENACORT RETARD au cours d’utilisations hors-AMM. La plupart de ces cas ont nécessité une prise en charge thérapeutique ou chirurgicale.
A ce jour, aucune étude menée par BMS n’a évalué la tolérance de l’administration de KENACORT RETARD par injection sous-conjonctivale, sous-ténonienne, rétrobulbaire ou intraoculaire (voie intravitréenne).

Ces constatations sont elles suffisantes pour avoir peur de continuer à utiliser le Kenacort ? Probablement non.

  • Si BMS n’a effectivement fait aucune étude concernant le Kenacort utilisé en intra-vitréen, les publications sur le sujet ne manquent pas, surtout depuis 2003 :
    Publications IVT
  • Les effets secondaires rapportés n’ont finalement pas grand chose d’inquiétant :
    • une endophtalmie peut survenir à la suite de toute injection intravitréenne : leur existence n’a pas empêché la mise sur le marché des anti-VEGF en traitement de la DMLA (avec des taux dans certaines études parfois plus importants que ceux actuellement rapportés). De même, ce risque ne nous empêche pas d’opérer des cataractes (chez des patients avec parfois des niveaux de vision préopératoires bien supérieurs à ceux à qui nous proposons le Kenacort…);
    • Une hypertonie peut survenir après tout traitement corticoïde, quelle qu’en soit la modalité d’administration (on parle de près de 30% de « répondeurs » après traitement par collyres corticoïdes, et cela ne nous empêche pas de les utiliser largement).

    Si l’un des corticoïdes actuellement en développement pour un usage spécifique en ophtalmologie (j’en reparle bientôt) arrive sur le marché, ce sera probablement avec le même type d’effets secondaires…

A mon avis, cette lettre nous rappelle donc juste notre devoir : bien évaluer le rapport bénéfice-risque avant de poser une indication, raisonnée (ce qui est finalement relativement facile en l’absence d’alternative !) et en informer nos patients (comme avant toute procédure).

Par contre, plus que les complications sus-citées, c’est peut-être une éventuelle toxicité du Kenacort (pour le moment encore controversée : des études animales rapportent régulièrement l’existence de phénomènes toxiques des conservateurs et/ou de la triamcinolone elle-même, tandis qu’à ma connaissance, aucune série clinique n’est venue confirmer ces données) qui pourrait nous faire changer d’attitude.

Quoi qu’il en soit, vivement qu’arrivent les premiers résultats des grandes études randomisées actuellement menées aux USA sous l’égide du National Eye Institute (en traitement de l‘oedème maculaire diabétique et des occlusions veineuses)… avec la réserve que le produit utilisé est une triamcinolone spécialement fabriquée par Allergan, justement sans conservateur…

Web2.0 dans Ophthalmology

Dans le dernier numéro d’Ophthalmology est paru un éditorial sur l’intérêt des outils internet dits « Web 2.0 » pour la pratique médicale :
Thomas J. Liesegang. Web 2.0, Library 2.0, Physician Learning 2.0. Ophthalmology Volume 114, Issue 10, October 2007, Pages 1801-1803.

Il y est question de flux RSS, blogs, wikis, podcast, videocast, réseaux sociaux, moteurs de recherche, et des changements qu’ils pourraient entrainer pour l’enseignement, la recherche d’information médicale, les bibliothèques… et les éditeurs !
En bref, autant de sujets que nous avons déjà ou auront l’occasion d’aborder plus en détail ici…

En attendant, d’autres articles récents sur le même sujet pourraient également vous intéresser :

Ressources utiles sur internet et/ou l'ophtalmologie… et un peu plus encore.