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AAO 2007 : Subspecialty Days

Subspecialty Days 2007Pour ceux qui n’ont pas la chance d’être à la Nouvelle-Orleans pour le congrès de l’American Academy of Ophthalmology, Ophthalmology Times fait un compte-rendu quotidien des communications.

Voilà donc quelques informations intéressantes présentées pendant les « Subspecialty Days » :

Vivement que nos collègues soient de retour pour nous raconter plus en détails tout cela !

DMLA : classement des hôpitaux selon le Nouvel Observateur

CouvertureAttiré la semaine dernière par la couverture du Nouvel Observateur, je suis allé consulter ce nouveau classement des hôpitaux, disponible sur internet

J’ai été pour le moins surpris de la rubrique DMLA…

Si l’on se réfère au texte accompagnant le classement, il semble donc s’agir d’un classement concernant la prise en charge de la DMLA, en général :

DMLA
La macula est la zone centrale de la rétine, celle qui permet la vision fine. Elle peut faire l’objet d’une dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) qui entraîne une baisse progressive de la vision centrale […] et une déformation des lignes […]. L’essentiel est de la dépister avant les premiers symptômes car il existe maintenant des traitements préventifs qui peuvent changer le pronostic. Ainsi, il est important d’aller voir son ophtalmologiste tous les deux ans à partir de 40 ans pour dépister le glaucome et tous les ans à partir de 55 ans pour dépister la DMLA. Ceci est d’autant plus important si des DMLA ont été diagnostiquées chez vos parents, car cette maladie est héréditaire dans 40% des cas. Le traitement préventif fait appel aux vitamines anti-oxydantes et aux oméga-3 à forte doses. Le traitement curatif a notamment pour objectif de s’opposer à la création de nouveaux vaisseaux sanguins au niveau de la macula, néo-vaisseaux qi accélèrent sa destruction. Il peut faire appel à des traitements physiques comme la photocoagulation au laser ou à la photothérapie dynamique. Des médicaments anti-néo-vaisseaux existent maintenant qui stabilisent la maladie ou retardent son évolution.

Et que lit on dans dans le classement ?

Que 65 patients atteints de DMLA ont été pris en charge aux Quinze-Vingts durant l’année 2005.

65 !

Sachant que 65 patients correspond à peine au nombre qui se présente chaque jour pour une angiographie et/ou un OCT, et qu’actuellement, il n’existe aucun moyen de recueillir le diagnostic des patients pris en charge en consultation externe, je ne ferai pas plus de commentaires sur la valeur de ce classement…

Où en est le développement de Retaane ?

Alcon a publié il y a quelques jours un communiqué de presse (Source : OSN SuperSite), suite à un courrier de la FDA réclamant des données complémentaires pour approuver Retaane (acétate d’anécortave) en traitement de la DMLA exsudative :

HUENENBERG, Switzerland — Alcon has received an approvable letter from the U.S. Food and Drug Administration for Retaane, its anecortave acetate treatment for wet age-related macular degeneration. However, the FDA will require an additional clinical trial before it grants final approval, according to an Alcon press release.

Alcon has no immediate plans to conduct a new study due to the difficulty of recruiting patients in light of other treatments currently available for wet AMD, the release said.

Plus que la difficulté de recrutement, je me demande si le frein principal à poursuivre le développement n’est pas plutôt le fait qu’il n’ait malheureusement pas été possible de démontrer (statistiquement) la non-infériorité de Retaane par rapport à la photothérapie dynamique avec Visudyne (Slakter JS & al. Anecortave acetate (15 milligrams) versus photodynamic therapy for treatment of subfoveal neovascularization in age-related macular degeneration. Ophthalmology. 2006 Jan;113(1):3-13) : difficile dans ces conditions de concurrencer maintenant les anti-VEGF !

Par contre, il aurait peut-être été intéressant de le tester en relai des traitements anti-VEGF ?

However, the company continues to believe that Retaane (15 mg anecortave acetate suspension) could play a role in the treatment of wet AMD. Alcon plans to continue supporting the Anecortave Acetate Risk-Reduction Trial, which is studying the ability of Retaane to reduce the risk of the progression from the dry form of AMD to the wet form. This trial, which is fully enrolled with more than 2,500 patients, is expected to be completed within 3 years, according to the release.

In addition, Alcon is conducting clinical studies of anecortave acetate, the active ingredient in Retaane, for the treatment of glaucoma.

Effectivement, deux études sont en cours pour essayer de convertir ce traitement de la DMLA en anti-glaucomateux :


Retaane suspension remains commercially available in several countries outside of the United States.

Voilà ce que cela donne en Suisse d’après une publication récente… (Hayek S & al. First clinical experience with anecortave acetate (Retaane). Klin Monatsbl Augenheilkd. 2007 Apr;224(4):279-81) :

BACKGROUND: Anecortave acetate is an angiostatic cortisene which is injected as a posterior juxtascleral depot and has been shown to be effective in the treatment of exudative age-related macular degeneration (AMD). The compound is not yet approved in Switzerland but can be used as « compassionate use » in individual cases.
PATIENTS AND METHODS: An uncontrolled case series with standardised documentation of ETDRS visual acuity, near acuity, need for magnification and fluorescein angiography was performed.
RESULTS: 22 eyes of 19 patients (8 male, 11 female, average age 78.8 years) were treated with a posterior juxtascleral depot injection (PJD) of 15 mg anecortave acetate. The mean change in visual acuity after 3 months in eyes treated with anecortave acetate was -2.6 ETDRS letters corresponding to 0.52 Snellen lines. 3/20 eyes gained more than 1 line. 11/20 eyes showed stable visual acuity (+/- 1 Snellen line, +/- 5 ETDRS letters). 5/20 eyes developed moderate vision loss (one to two Snellen lines, 6-10 ETDRS letters). 1/20 lost 18 ETDRS letters (> 3 Snellen lines). There were no moderate or severe adverse events.
CONCLUSIONS: A PJD of 15 mg anecortave acetate is safe and well tolerated. In eyes with occult CNV without recent progression or with residual neovascular activity after photodynamic therapy anecortave acetate may be an alternative therapeutic option before considering intravitreal anti-VEGF agents due to the much less invasive character and lower risk profile.

On semble effectivement bien loin des résultats des anti-VEGF…

Avastin vs. Lucentis : l’étude CATT sur le point de démarrer

Nous avons parlé à plusieurs reprises de la nécessité de comparer les traitements de la DMLA par médicaments anti-VEGF entre eux : l’étude américaine « Avastin vs. Lucentis » semble enfin être sur le point de démarrer, si l’on en croit le billet de Irv Arons sur son blog.

L’étude CATT (pour « Comparison of Age-related macular degeneration Treatments Trials »), multicentrique (40 centres aux USA) randomisée, prévoit d’inclure 1200 patients atteints de DMLA, répartis en 4 groupes thérapeutiques :
(1) Injections mensuelles de Lucentis;
(2) Injections mensuelles d’Avastin;
(3) Trois injections de Lucentis, puis réinjections « Ã  la demande »;
(4) Trois injections d’Avastin, puis réinjections « Ã  la demande ».
Le critère de jugement principal sera l’acuité visuelle, mais seront aussi évalués la taille et l’aspect en OCT des lésions néovasculaires.

Les inclusions devraient débuter d’ici fin 2007, avec un suivi de 2 ans : les premiers résultats (suivi à un an) sont espérés courant 2009.

Il nous faut donc attendre encore 2 ans pour avoir les premiers éléments objectifs de comparaison d’Avastin et Lucentis; outre des conséquences médico-économiques majeures, cette étude pourrait également nous apporter de précieux renseignements sur le rythme d’administration optimal de ces nouveaux traitements…

Lien : http://www.med.upenn.edu/cpob/studies/CATT.shtml

Traitement de la DMLA en comprimés ?

Si les anti-VEGF actuellement à notre disposition (Macugen, Lucentis, Avastin) constituent un progrès important dans la prise en charge de la DMLA exsudative, c’est au prix d’injections intra-oculaires répétées.
La recherche de traitements qui permettraient de réduire le nombre d’injections (voire s’en passer) est donc très active : nous avons déjà parlé de collyres, et je viens de découvrir dans la base de données ClinicalTrial.gov l’existence d’un essai (phase 1) visant à tester l’intérêt d’un médicament utilisé en hématologie (… et récemment sous les feux de la rampe suite aux affaires juridiques entourant la demande de brevet en Inde !), le Glivec (inhibiteur de protéine-tyrosine kinase), en complément d’injections intra-vitréennes de Lucentis.

A plus de 2500 euros le mois de traitement (400mg/j), il a intérêt à être très efficace et sans trop d’effets secondaires systémiques… Il ne reste plus qu’à attendre la publication des résultats…