Avastin vs. Lucentis : influence du prix ?

Jean-Marie Vailloud (Grange Blanche) reparlait avant-hier d’un article du JAMA publié en 2008 (accessible ici), montrant que l’efficacité d’un placebo d’antalgique était proportionnelle à son prix annoncé.
Cela est-il applicable aux anti-VEGF (ranibizumab-Lucentis, ou bevacizumab-Avastin hors AMM) utilisés en traitement de la DMLA exsudative ?

Évidemment, l’influence du prix d’un médicament semble peu probable sur des critères d’évaluation objectifs (angiographie, OCT), mais qu’en est-il sur les critères subjectifs tels que l’acuité visuelle (le plus souvent critère principal d’ailleurs) ou « Qualité de Vie » ?
Si les études randomisées en cours (CATT aux USA avec les premiers résultats attendus dans moins d’un an, GEFAL en France, IVAN en Angleterre, VIBERA en Allemagne, MANTA en Autriche, LUCAS en Norvège…) confirment notre impression clinique d’équivalence entre les deux traitements, elles ne prendront pas en compte ce paramètre, puisque le patient, en « insu », ne connait pas la nature du traitement qu’il reçoit (pour un prix par injection variant de quelques dizaines d’euros à plus de 1000€) !

Quoi qu’il en soit, dans une étude rétrospective publiée récemment (mais il n’est pas précisé dans l’article si le patient était sensibilisé ou non au prix des deux alternatives, étant remboursé de la même manière quel que soit le choix), les deux traitements semblent bien avoir une efficacité comparable en terme d’acuité visuelle et de tolérance… avec un nombre moyen d’injections nécessaires moins important sous Avastin que Lucentis (4,4/an vs 6,3 respectivement).

Référence : Fong DS, Custis P, Howes J, Hsu JW. Intravitreal bevacizumab and ranibizumab for age-related macular degeneration a multicenter, retrospective study. Ophthalmology 2010 Feb;117(2):298-302. Epub 2009 Dec 6.